Je devais avoir 5 ou 6 ans quand mon père a sorti de ses affaires un masque indonésien. Il était assez impressionnant pour un enfant et j’avais du mal à détacher mon regard de ce masque. Je le surveillais autant qu’il me surveillait. C’était peut-être la première fois que j’éprouvais ce sentiment étrange d’attirance mélangé à de la répulsion.
Un jour, alors que j’utilisais un carton qui servait à transporter trois bouteilles de vin, je découvris qu’une fois mis à plat, ce carton suggérait une figure humaine avec des ouvertures qui nous laissaient imaginer des yeux, un nez et une bouche. J’ai compris que je pouvais réutiliser cette forme en sérigraphie pour l’imprimer en plusieurs exemplaires et de la couleur de mon choix mais surtout, que j’allais trouver dans les emballages de notre quotidien, une extraordinaire ressources de formes. Je n’avais plus qu’à glaner tous ces rebuts pour me constituer une bibliothèque d’éléments que je pourrais combiner et assembler afin de produire une sérigraphie.